“While a sport such as climbing has considerable power to change, that power is rarely harnessed where it is needed most” said documentary filmmaker Dominic Gill. “So when I became aware of an organization in South Memphis making meaningful change in an often-forgotten community and using climbing to help push against an age-old status quo, I realized it was a story that needed to be shared.”

MARDI, 17 NOVEMBRE 2020

C'est l'histoire de Memphis Rox, une salle d'escalade qui a transcendé le modèle classique des affaires. Avec son approche « paye ce que tu peux », Memphis Rox, ce n'est pas juste une salle de gym, c'est bien plus que l'escalade. C'est un aperçu du futur où une salle d'escalade peut devenir un creuset pour la diversité, l'inclusivité et la communauté.

Vidéo : Encompass Films

En prenant une pause dans son entraînement quotidien, Aden Conrad s'est arrêté pour discuter avec son pote Malik Martin. Cet athlète talentueux, grimpeur en herbe, avait juste besoin de quelques minutes pour se reposer et laisser l'acide lactique quitter ses avant-bras puissants. Pendant qu'ils bavardaient tranquillement, Malik a pris une série rapide de photos d'Aden avec son appareil photo Nikon. En quelques clics, le photojournaliste a capturé un moment dans la vie d'un jeune homme transformé par la force d'une communauté dynamique, centrée autour d'une salle d'escalade locale appelée Memphis Rox.

En tant que responsable des réseaux sociaux de la salle de sport, Malik était curieux d’en savoir plus sur la passion d’Aden, sur ce qui fait qu’il adore autant l’escalade. « C’est un sport dans lequel je suis doué, » dit-il simplement. « Avant, j’avais des amis avec qui je jouais dehors, mais ils ne me plaisent plus. Je n’ai plus envie de jouer avec eux. »

Même s'il est grand pour son âge, Aden est une âme douce et gentille, à la voix calme et un peu timide. Dans le quartier difficile du sud de Memphis, Tennessee, où il a grandi, les autres enfants se moquaient souvent de lui et le taquinaient. Ils se moquaient de sa manière décontractée et posée de parler. Mais la salle d'escalade, ouverte il y a seulement deux ans, offre désormais un endroit où Aden et de nombreux autres jeunes de la communauté se sentent en sécurité et peuvent être eux-mêmes. « Ça me fait sentir normal et heureux », dit-il. 

Tu devrais avoir un endroit où tu te sens en sécurité et heureux, un environnement sûr où tu peux non seulement être ce que tu es, mais où tu es encouragé à devenir la personne que tu souhaites le plus être. Dans la communauté connue sous le nom de Soulsville, cet endroit c'est Memphis Rox. Même s'il est niché dans un lieu des plus improbables, entouré de logements sociaux et de bâtiments délabrés, cette installation dernier cri d'escalade sur roche est le foyer d'une nouvelle génération de jeunes athlètes qui aspirent à aller bien au-delà des hauteurs des murs qu'ils escaladent avec harnais, craie et cordes.

Sponsorisé par Black Diamond, Gill et une petite équipe de production ont passé une semaine à Memphis pour explorer cet établissement remarquable au cœur d'une enclave historique, mieux connue pour la soul, le blues et le BBQ que pour l'escalade de bloc. À moins de 5 miles du Lorraine Motel où le Dr. Martin Luther King Jr. a été assassiné en 1968, Soulsville se trouve au carrefour de la dernière lutte pour les droits civiques et de son expression moderne, communément appelée Black Lives Matter. Dans la même ville où, en janvier, un monument dédié au général confédéré Nathan Bedford Forest, fondateur du Ku Klux Klan, a été retiré à la demande du public, le photographe Malik Martin braque son objectif sur l'ensemble d'un cadre social défini par la suprématie blanche, désormais en pleine transition. Pour un groupe de jeunes grimpeurs, cette salle est le centre de ce changement.

Fonctionnant comme une entreprise caritative, Memphis Rox est unique, non seulement parce qu'il se situe dans un quartier économiquement difficile, majoritairement afro-américain, dans une ville urbaine du deep South, mais aussi parce que, surtout en temps de pandémie COVID-19, cette initiative « pay-what-can » a également servi de centre communautaire de facto, offrant pas mal de services essentiels aux habitants de la région, dont beaucoup ont perdu leur emploi à cause de la fermeture des commerces locaux.

« Au plus fort de la pandémie, nous distribuions 600 repas par jour, » explique Jon Hawk, le responsable des opérations de la salle de sport. « Ici, on n'a pas beaucoup de choix. Mais nous avons fait de notre mieux avec notre cuisine et nous avons même invité des chefs locaux à préparer des plats spéciaux dès que c'était possible. »